Après les secousses qui ont suivi l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale dans la foulée des élections européennes du 9 juin, les résultats du premier tour des élections législatives françaises ont été accueillis avec soulagement par les marchés financiers lundi 1er juillet.
En début de séance à la Bourse de Paris, l’indice CAC 40 gagnait 2,7 %, effaçant une partie de ses lourdes pertes du mois de juin, un repli de 6,4 % qui marque la pire performance mensuelle du marché boursier hexagonal depuis deux ans et a fait basculer dans le rouge la performance des actions françaises depuis le 1er janvier.
Sur le marché des changes, l’euro s’appréciait au même moment de 0,5 % face au dollar à 1,0768 et sur celui des obligations d’Etat, très sensible aux incertitudes politiques, l’écart entre le rendement des emprunts à dix ans français et allemands refluait à 73 points de base.
Cet écart ou « spread », baromètre de la défiance des investisseurs envers la signature de la France sur le marché de la dette, était monté vendredi à 86 points, son plus haut niveau depuis 2012, alors qu’il était inférieur à 50 points avant l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin.
Un scénario « à l’italienne »
La détente de ce lundi matin a plusieurs causes. Une partie des investisseurs considère que les résultats du premier tour des législatives permettent à la fois d’écarter l’hypothèse d’un gouvernement issu du Nouveau Front populaire et celle d’une large victoire du Rassemblement national dans le cas où les désistements du deuxième tour seraient défavorables à l’extrême droite.
« Le scénario le plus probable est bien celui d’un parlement sans majorité absolue, qui réduit les risques extrêmes mais qui laisse la France dans une situation politique compliquée », s’avance dans une note Xavier Chapard, stratégiste de LBP AM.
Mais surtout les marchés croient à un scénario « à l’italienne », en référence au gouvernement de Giorgia Meloni formé en octobre 2022, dominé par l’extrême droite mais soucieux de préserver sa crédibilité budgétaire. Ou, comme le résume un banquier, « domestiqué sur le plan économique ».
Pour autant, le rebond amorcé lundi pourrait être fragile. Car pour beaucoup d’analystes, quels que soient les résultats du second tour et leurs conséquences institutionnelles, il est peu probable que les marchés, à commencer par le marché obligataire, retrouvent rapidement les niveaux auxquels ils évoluaient avant la dissolution, faute de certitude sur la composition du futur gouvernement comme sur ses premières décisions.
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