Sur le pont. Dès le lendemain de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, après les résultats des élections européennes, dimanche 9 juin, Julien Bayou repart déjà en campagne. Sur son compte X, il se met en scène, en train de distribuer dans les boîtes aux lettres un texte de deux pages, dans lequel il annonce se présenter aux législatives dans la cinquième circonscription de Paris, celle où il a été élu en 2022.
Mais, sur le document, aucune mention d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), le parti dont il portait les couleurs en 2022. Cela n’a rien d’un hasard, l’ancien député a quitté le groupe des écologistes à l’Assemblée nationale début avril. Un mois auparavant, son ancienne compagne déposait plainte contre lui pour « harcèlement moral » et « abus frauduleux de l’état de faiblesse ». Raison pour laquelle il a été poussé vers la sortie.
Mais, depuis, la gauche s’est réunie tous les jours pour décider des conditions de l’union sous la bannière du Nouveau Front populaire. Invité mercredi 11 juin au matin sur le plateau de Public Sénat, le sénateur écologiste Yannick Jadot a coupé court à toute tergiversation possible : « Julien Bayou ne sera pas investi par les écologistes. Il n’aura pas l’investiture du [Nouveau] Front populaire. »
Rachel-Flore Pardo candidate Renaissance
Les partenaires de l’alliance de gauche ont donc fait un autre choix pour la 5e circonscription de Paris : l’élue écoféministe au Conseil de Paris Raphaëlle Rémy-Leleu. Quelques heures avant l’annonce officielle de son investiture, elle espérait qu’« il y aurait une candidate féministe face à lui ».
De son côté, Renaissance a déjà désigné sa candidate pour la 5e circonscription de Paris. Ce sera Rachel-Flore Pardo, qui figurait sur la liste de Valérie Hayer aux élections européennes. L’avocate, qui se définit comme féministe, affirme que sa candidature « s’inscrit dans la continuité de ses engagements de toujours », notamment « pour l’égalité, contre les violences sexistes et sexuelles ».
Il ne reste qu’à savoir ce que Julien Bayou compte faire face à une candidate issue de l’union des gauches face à lui. « J’espère qu’il aura la décence de se désister », affirme Raphaëlle Rémy-Leleu. Contacté par Le Monde, Julien Bayou n’a pas souhaité répondre.
