Quatre jours et quatre nuits d’intenses tractations, et, à l’issue, une photo de famille réunissant toutes les sensibilités à gauche. Le Parti socialiste (PS), Europe Ecologie-Les Verts (EELV), La France insoumise (LFI), le Parti communiste français (PCF) et Place publique (PP) ont présenté, vendredi 14 juin à la Maison de la chimie, à Paris, le « contrat de législature » du Nouveau Front populaire. Ce programme « de rupture », censé acter l’union des gauches pour les législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet, avec une candidature unique par circonscription, aura toutefois été terni par LFI.
« Purge », « sectarisme », « sabotage »… La formation de Jean-Luc Mélenchon a révélé, vendredi soir, l’identité de ses 230 candidats investis : l’ex-député du Nord Adrien Quatennens, condamné, fin 2022, pour violences conjugales, y figure, mais pas Danielle Simonnet, députée de Paris, ainsi que Raquel Garrido et Alexis Corbière, élus de Seine-Saint-Denis qui incarnent des voix critiques au sein de LFI. « L’extrême droite est aux portes du pouvoir, un rassemblement inédit vient d’être constitué à gauche, et LFI décide de fracturer notre mouvement et d’affaiblir le rassemblement », a réagi, sur X, l’ex-députée de la Seine-Saint-Denis Clémentine Autain, comme d’autres figures du mouvement telles que François Ruffin.
Jusqu’ici, cette alliance avait reçu l’onction de plusieurs personnalités jusque-là rétives à tout accord avec les « insoumis », comme l’ancien président socialiste François Hollande ou la maire de Paris, Anne Hidalgo.
Pouvoir d’achat et diplomatie
Face aux caméras, vendredi pour l’annonce du programme, les négociateurs des partis de gauche s’affichent les uns aux côtés des autres : Aurore Lalucq pour PP, Manuel Bompard et Mathilde Panot pour LFI, Marine Tondelier et Yannick Jadot côté écologistes, Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, la maire (PS) de Nantes, Johanna Rolland, et Fabien Roussel, le secrétaire général du PCF. Abdel Ait Ouazghour, ouvrier automobile de MA France, licencié en mai à la suite de la fermeture de son usine en Seine-Saint-Denis, et Jean-François Julliard, directeur de Greenpeace, sont également présents, en signe d’ouverture de l’alliance à la société civile.
Prenant le micro en premier, le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, a soutenu, au nom de l’alliance de gauche, deux priorités en cas d’accession au pouvoir : « le blocage des prix sur l’alimentaire et sur l’énergie » et un positionnement diplomatique de la France visant à « rétablir une voix de paix (…) sur la scène internationale », en soutenant l’Ukraine « face à la guerre d’agression de Vladimir Poutine et en se donnant les moyens d’obtenir un cessez-le-feu immédiat face aux massacres en cours à Gaza ».
Il vous reste 61.62% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.