un accord parlementaire avec l’Azerbaïdjan suscite l’incompréhension

Date:

Deux jours après le rappel de l’ambassadrice française en Azerbaïdjan pour « consultations », l’élue indépendantiste Omayra Naisseline a signé, le 18 avril, un mémorandum au nom du président du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, scellant la mise en place d’une coopération avec le Parlement d’Azerbaïdjan. Une initiative non concertée qui suscite l’indignation et l’incompréhension sur l’archipel car cet Etat pétrogazier d’Asie centrale est dirigé par l’autoritaire président Ilham Aliev.

En septembre 2023, à l’issue d’une offensive éclair, l’Azerbaïdjan a pris le contrôle total du Haut-Karabakh, et chassé les quelque 120 000 Arméniens qui y vivaient. Cela a suscité des tensions, ces derniers mois, notamment entre Bakou et Paris, qui a soutenu l’Arménie.

En Nouvelle-Calédonie, les réactions du camp non indépendantiste ne se sont pas fait attendre après la publication d’un article rapportant la nouvelle dans la presse locale. Cet accord est considéré par les élus loyalistes comme une « honte pour l’institution », d’autant que le partenariat n’avait fait l’objet « d’aucune concertation » et qui plus est, avec un pays qui s’est « rendu coupable de crimes horribles contre sa propre population ». Tous les groupes non indépendantistes du Congrès demandent l’annulation pure et simple de ce rapprochement entre l’assemblée délibérante néo-calédonienne et l’Assemblée nationale d’Azerbaïdjan.

Besoins du combat indépendantiste

Au cours d’un échange avec Le Monde, le président de l’institution, l’indépendantiste Roch Wamytan (Union calédonienne), s’est étonné de l’émoi provoqué. Il rappelle que c’est le quinzième accord de ce type qu’il conclut avec des parlements dans le monde entier, tout en reconnaissant que la situation géopolitique entre la France et le pays du Caucase est complexe. Il assure que son intention n’était nullement de s’immiscer dans ces affaires qui dépassent la Nouvelle-Calédonie.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Entre la France et l’Azerbaïdjan, une relation dégradée

C’est lui qui, initialement, devait signer la lettre d’intention pour cet accord portant notamment sur des échanges culturels, sportifs ou encore sur la formation des parlementaires. Il n’a toutefois pas pu faire partie de la délégation qui s’est rendue en Azerbaïdjan du 16 au 19 avril, composée d’une élue indépendantiste ainsi que de sénateurs coutumiers, en vue de préparer la COP-29, qui aura lieu en novembre à Bakou. Il était également question d’échanges plus politiques dans le cadre des liens développés entre le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) et l’Azerbaïdjan dans le groupe d’initiative de Bakou, mis en place en marge d’un sommet ministériel du mouvement des non-alignés, en juillet 2023.

Il vous reste 47.95% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Share post:

Subscribe

spot_imgspot_img

Popular

More like this
Related