Ursula von der Leyen, bouc émissaire des extrêmes droites européennes

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Les extrêmes droites de l’Union européenne (UE) ne sont pas d’accord sur tout mais se retrouvent toujours pour désigner des boucs émissaires. Durant cette campagne pour le scrutin qui doit se dérouler du 6 au 9 juin dans les 27 Etats membres, une Allemande de 65 ans s’est ajoutée aux traditionnels immigrés extra-européens. Citer Ursula von der Leyen dans un meeting d’extrême droite, à Marseille, Bucarest, Florence ou Madrid, c’est la garantie de réveiller la salle.

La présidente de la Commission européenne, en course pour sa réélection, s’est fait une place sur les visuels des partis eurosceptiques, généralement à côté d’un autre ennemi et toujours en noir et blanc. Placardée dans toute l’Autriche, l’affiche de campagne du Parti de la liberté (FPÖ) la montre, sur fonds d’images de guerre, embrassant le président ukrainien Volodymyr Zelensky : le parti allié du Rassemblement national (RN), proche des positions du Kremlin, appelle à en finir avec « la folie de l’UE » et sa « belligérance » dans le conflit en Ukraine. En Hongrie, le camp de Viktor Orban la met en scène aux côtés d’Alexander Soros, qui poursuit le combat libéral de son père, le mécène d’origine hongroise George Soros. En France, le RN la désigne, avec Emmanuel Macron, dans sa campagne « L’Europe sans eux ».

Ce statut de figure repoussoir du camp eurosceptique, Mme von der Leyen l’a acquis en briguant sa réélection. L’objectif de campagne du Fidesz hongrois est, comme l’a dit M. Orban dès janvier, « d’avoir un changement total à Bruxelles avec des nouveaux dirigeants ». S’il n’a pas le pouvoir de bloquer sa nomination en tant que premier ministre – la décision est prise à la majorité qualifiée des Vingt-Sept –, il espère former une coalition entre droite traditionnelle et extrême droite pour bloquer sa nomination au Parlement européen. « Ursula von der Leyen est totalement inapte à son travail, elle devrait être licenciée au plus tard en juin », a aussi assuré la tête de liste du Fidesz, l’eurodéputé Tamas Deutsch. « Un deuxième mandat (…) serait fatal à l’Union européenne », plaide de son côté Harald Vilimsky, la tête de liste du FPÖ.

Sous-entendus machistes

L’Italien Matteo Salvini, chef de la Ligue et partenaire de Marine Le Pen, a fait du rapport à la dirigeante allemande le principal point clivant avec ses partenaires de coalition. « Les électeurs qui choisissent la Ligue ne choisiront jamais un second mandat avec von der Leyen », a déclaré fin avril le vice-président du Conseil. Sa cheffe du gouvernement, Giorgia Meloni, a établi à l’inverse une relation de travail suivie avec l’Allemande et n’a jamais exclu de soutenir sa reconduction.

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