La Commission européenne se préparait à engager dans les semaines à venir des poursuites antitrust à l’encontre de Microsoft au sujet de Teams. Des concurrents de l’application de vidéoconférence et l’autorité européenne devraient se rencontrer dans la semaine. Ces informations sont rapportées par trois sources proches du sujet qui se sont confiées au Financial Times, ce 13 mai.
Microsoft avait pourtant annoncé séparer Teams de la suite Office
Les accusations de la Commission européenne contre Teams ne sont pas nouvelles. Des rumeurs, puis des déclarations, avaient déjà indiqué que la Commission était prête à lancer une enquête sur la concurrence en lien avec Teams depuis janvier 2023.
Si à l’origine se trouve une plainte de Slack déposée en 2020 concernant l’intégration de l’application de vidéoconférence à la suite Office, les choses ont évolué. Il y a un mois, Microsoft a annoncé un plan pour séparer Teams de la suite Office en Europe, mais aussi à travers le monde.
Toutefois, cela ne serait donc pas suffisant pour la Commission européenne qui craint que l’entreprise n’aille pas assez loin dans sa démarche pour garantir une concurrence saine. Des appréhensions sont également émises quant à une meilleure compatibilité de Teams dans la suite Office au détriment des autres services de vidéoconférence. Ils pointent également une absence de portabilité des données, ce qui complexifie la possibilité pour les utilisateurs de migrer vers d’autres solutions.
La dernière amende de la Commission infligée à Microsoft remonte à 2013
Une sanction marquerait la fin d’une forme de trêve entre Microsoft et la Commission européenne. La dernière amende du géant des logiciels remonte à 2013. L’entreprise avait alors dû payer 561 millions d’euros pour non-respect d’une décision relative à l’intégration du navigateur Internet Explorer dans son système d’exploitation Windows.
Trêve qui est également menacée par l’ouverture d’une autre enquête sur la concurrence qui se penche sur le rachat d’OpenAI. Par ailleurs, des fournisseurs de cloud européens ont également déposé des plaintes craignant que Microsoft utilise sa position dominante pour inciter fortement les utilisateurs à se tourner vers ses services.
Les trois sources du Financial Times soulignent que Microsoft peut encore faire des concessions de dernière minute pour éviter ou retarder la plainte. Si les poursuites antitrust aboutissent, le géant des logiciels risque d’écoper d’une amende pouvant s’élever jusqu’à 10 % de son chiffre d’affaires.