L’Empire du milieu sort encore le carnet de chèques pour soutenir son industrie technologique, alors que la situation économique du pays reste compliquée. La Banque populaire de Chine a annoncé dans un communiqué le lancement d’un programme de financement. Il bénéficie d’une enveloppe de 500 milliards de yuans, soit environ …
L’Empire du milieu sort encore le carnet de chèques pour soutenir son industrie technologique, alors que la situation économique du pays reste compliquée. La Banque populaire de Chine a annoncé dans un communiqué le lancement d’un programme de financement. Il bénéficie d’une enveloppe de 500 milliards de yuans, soit environ 64 milliards d’euros. Objectif : doper les secteurs de la tech et des sciences, notamment en investissant dans les PME.
La Chine parie sur la tech pour relancer son économie
21 banques chinoises participent à ce programme. Dans ce cadre, elles accorderont des prêts d’un an avec un taux d’intérêt de 1,75 % aux entreprises de ces secteurs. Le taux actuel pour les ménages et les professionnels est habituellement de 3,75 %. Chaque prêt sera renouvelable deux fois et, selon le communiqué, les PME seront prioritaires. Un tel plan de financement doit permettre de répondre au ralentissement économique qui frappe le pays depuis un an.
Durant la crise du Covid-19, Pékin a adopté de nombreuses restrictions. Avec la fin de la pandémie, le gouvernement y a mis un terme. Il s’attendait alors à ce que l’économie reparte. Que nenni, en 2023, la croissance a atteint un plancher inédit, contrairement à ce que pourraient laisser penser le succès de certains champions comme TikTok et Shein. Le chômage augmente, tout particulièrement chez les jeunes. La demande locale faiblit, plusieurs piliers de l’économie menacent de s’effondrer, notamment l’immobilier. De grandes entreprises étrangères se détachent de plus en plus du pays, au profit d’autres nations asiatiques, à l’instar d’Apple qui se tourne vers l’Inde.
Au milieu de tout cela, la tech chinoise a souffert. Elle a été sujette à une intense répression de la part du pouvoir depuis fin 2020. De nombreuses réglementations ont été mises en place et les enquêtes contre les entreprises du secteur se sont multipliées. À la fin de l’année 2022, le vent a tourné et la répression a diminué. Aujourd’hui, face à l’affaiblissement de secteurs historiques, la Chine cherche à faire de la tech l’un de ses principaux moteurs économiques. Accélérer le développement des sociétés numériques et technologiques à travers des facilités de crédits doit également permettre au pays de répondre à plusieurs de ses objectifs en termes de souveraineté. Il souhaite devenir autonome sur plusieurs segments stratégiques de l’industrie, à commencer par les semi-conducteurs. L’intelligence artificielle, les véhicules électriques et le quantique font également partie des priorités.
Dans une situation économique difficile, la Chine a donc décidé de miser de plus en plus sur la technologie en 2024. En mars, une initiative nommée IA+ a été lancée, afin de favoriser l’intégration de l’IA dans l’économie. Le secteur des semi-conducteurs a lui aussi bénéficié de plusieurs grands plans de subventions ces deux dernières années. Le gouvernement compte enfin augmenter de 10 % les sommes dédiées à la recherche et au développement, atteignant 47,5 milliards d’euros. Toutefois, ce dernier programme se veut plus ciblé, afin d’éviter de créer une production impossible à supporter et à absorber par la demande locale. En août 2022, la Banque centrale a déjà proposé ce type de crédit pour la tech, avec une enveloppe de 30 milliards de dollars. En février, elle a décidé d’assouplir sa politique monétaire et de baisser ses taux afin d’encourager l’innovation et les investissements.