Le financement de la deeptech en France avec l’initiative Tibi 2

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Bercy a annoncé le 6 mai l’arrivée de cinq nouveaux investisseurs au sein de l’initiative Tibi 2, parmi lesquels la Française des Jeux, Aéroport de Paris et Pfizer. Ce plan Tibi 2, lancé en 2019 et renouvelé pour une seconde phase en juin 2023 vise à aiguiller les investisseurs français, jugés frileux, vers les start-up et l’innovation de rupture.

L’initiative Tibi à la recherche de capitaux pour la tech française

« L’Union européenne représente près d’un quart du PIB mondial, mais seulement 10 % de la technologie mondiale émergente », constatait un rapport destiné au ministère de l’Économie à l’été 2019. « Pour ce qui concerne les jeunes sociétés, les levées de fonds des start-up européennes n’ont représenté que 10 % du financement mondial en 2018, loin derrière les États-Unis (53 %) et la Chine (27 %, contre 10 % en 2013) ».

C’est l’un des auteurs de ce rapport, Philippe Tibi, économiste et professeur à Polytechnique, qui donnera donc son nom à une initiative du gouvernement visant à combler cette lacune. Le principe est d’inciter les investisseurs institutionnels (les assureurs) et avec la phase 2 les grandes entreprises et Family Office, à parier sur la tech et les jeunes pousses.

Pour sa seconde phase, lancée à l’occasion de la dernière édition de VivaTech par Emmanuel Macron himself, 7 milliards d’euros d’investissements ont été promis par désormais 35 investisseurs pour la période 2023-2026. Ils vont alimenter 92 fonds homologués pour mettre de l’argent sur des entreprises à différents stades de développements, prédéfinis par un cahier des charges signé avec le gouvernement.

« Nous ne réussirons pas la révolution technologique, sans une révolution financière. Pour cela, nous devons orienter bien plus massivement notre épargne vers le financement des entreprises de demain, » a souligné Bruno Le Maire, ministre de l’Économie en 2019. Son ministère travaille activement au niveau européen pour une Union de l’épargne et investissement.

DeepTech, innovation de rupture d’entreprises installées au nom de la souveraineté, transition énergétique et écologique, cette deuxième phase doit mettre l’accent sur des secteurs classiquement sous-dotés. Selon les termes de la Direction générale du Trésor (DGT), il s’agit de « contribuer à combler les défaillances du marché ».

Dans un bilan des investissements des fonds homologués « non coté » fin 2023, 27 % ont été tournés vers la DeepTech. Le secteur de la santé est particulièrement représenté à l’image des cinq derniers arrivant, où trois sur deux sont dans ce domaine. Ce n’est guère étonnant, au niveau mondial c’est l’un des plus dépensiers en recherche et développement derrière les semi-conducteurs.

Un bilan en demi-teinte&nbsp?

Bercy affiche sa satisfaction sur les résultats obtenus. « Cette accélération a contribué, en complément des autres initiatives portées par l’État, à faire de la France le pays de l’UE qui lève le plus de fonds depuis 2022, » écrit la DGT. Le 6 mai, Marina Ferrari, secrétaire d’État au Numérique a déclaré « L’initiative Tibi nous permet de nous doter de leaders technologiques pour les décennies à venir ».

Toutefois le succès est à relativiser. En juin 2023, le président de la République attendait 10 milliards d’euros des investisseurs qu’ils avaient sermonnés, sans succès. Le ministère de l’Économie maintient cet objectif, mais reconnaît que le contexte actuel, compliqué, ne favorise pas l’investissement.

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