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le français Soitec pourrait installer une usine aux États-Unis

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Soitec, une entreprise française de conception et de fabrication de composants de semi-conducteurs, pourrait installer prochainement une usine aux États-Unis. Elle rejoindrait ainsi son principal client, Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC), le leader mondial du secteur, pour qui elle produit certains composants.

TSMC vient d’ailleurs de recevoir une enveloppe de l’ordre de 10,7 milliards d’euros de la part des États-Unis après avoir annoncé l’implantation d’une troisième usine, en début de semaine. Le coût total de ce projet s’élève à 37 milliards d’euros. Comme son principal client, Soitec pourrait également espérer bénéficier des incitations financières du Chips and Science Act, une enveloppe dédiée à relocaliser l’industrie des semi-conducteurs aux États-Unis équivalant à 50 milliards d’euros. Tout comme le coréen SK Hynix et d’autres entreprises aimeraient également en profiter.

« Le fait d’être présents aux États-Unis nous permet de répondre plus rapidement aux besoins de nos clients », souligne auprès de Bloomberg Pierre Barnabé, le PDG de Soitec. Par ailleurs, s’installer aux États-Unis est un moyen d’assurer la pérennité d’une partie de ses affaires dans un contexte de restrictions imposées à la Chine.

Si Soitec arrive à se frayer un chemin dans cette conjoncture, il n’est plus en mesure de travailler sur les technologies de pointe avec des entreprises chinoises. Bien qu’il continue à travailler avec le chinois Shanghai Simgui Technology Co sur des technologies brevetées il y a dix ans, la menace des sanctions lui pèse. Pour le français, la Chine demeure un marché important.

Installée vers Grenoble, Soitec possède déjà des usines en France, en Belgique et à Singapour. La société est membre de l’alliance européenne dédiée à la production de puces électroniques qui vise à faire passer la part de marché européenne dans la production mondiale de 10 % à 20 % en moins de dix ans.

Travaillant avant tout pour l’industrie des smartphones, l’entreprise s’est peu à peu diversifiée pour les puces pour véhicules électriques, notamment avec l’ouverture en Isère d’une usine de semi-conducteurs leur étant dédiée. En 2022, la production de composants pour véhicules électriques représentait pour 13 % de ses revenus. Son objectif est d’atteindre les 20 % d’ici 2026. Soitec travaille également sur des puces à basse consommation d’énergie, notamment à destination des caméras de sécurité. Au cours de l’exercice 2022-2023, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 1,1 milliard d’euros.

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