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Quel avenir pour l’énergie nucléaire dans l’Union européenne ?

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Cet article a été initialement publié en anglais

Alors que la France conserve son titre de premier producteur européen d’énergie nucléaire, l’Allemagne a finalement mis un terme à ses projets dans ce domaine.

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Ce mois-ci, la France devrait charger en combustible son réacteur nucléaire de troisième génération, connu sous le nom d’EPR, dont la connexion au réseau est attendue dans le courant de l’année. 

Alors que le marché de l’électricité en Europe connaît des changements profonds dans le cadre de la transition vers les énergies renouvelables, quel est le futur de l’énergie nucléaire sur le vieux continent ?

Un marché de l’électricité volatil

En 2022, les données disponibles concernant l’équilibre entre les importations et les exportations en Europe plaçaient la Suède et l’Allemagne en tête des exportateurs d’électricité, avec respectivement 33,3 TWh et 26,5 TWh

En bas de ce classement, on trouvait la France et l’Italie, dont la production d’électricité avait considérablement baissé, ce qui a conduit ces deux pays à importer une bonne partie de leurs besoins en électricité – 16,4 TWh pour la France, 43,4 TWh pour l’Italie.

Le constat est drastiquement différent en 2023 : la France a quitté son avant-dernière place pour devenir le premier exportateur d’électricité en Europe, tandis que l’Allemagne est redevenue un pays importateur.

Cette volatilité s’explique en grande partie par la production d’énergie nucléaire, qui représente 21,8 % du bouquet énergétique de l’Union européenne.

Quels sont les pays qui produisent le plus d’énergie nucléaire ?

Au total, 13 États membres de l’UE ont produit de l’énergie nucléaire en 2022, la France, l’Espagne et la Suède occupant les trois premières positions.

Les quatre premiers producteurs d’énergie nucléaire en 2022 représentaient 73,7 % de la quantité totale d’énergie nucléaire produite dans l’UE cette année-là.

Cependant, la production globale d’énergie nucléaire de l’UE a été la plus faible depuis 1900. La fermeture progressive des réacteurs allemands a joué un rôle important dans cette tendance, de même que les importants travaux de réparation et de maintenance effectués par la France sur plusieurs de ses centrales, qui ont conduit à l’arrêt temporaire de certains réacteurs.

Bien que les données complètes ne soient pas encore disponibles pour 2023, celles de l’année dernière illustrent l’évolution de la production d’énergie nucléaire en l’espace de quelques mois seulement.

Quels sont les changements récents les plus notables ?

Des pays qui, jusqu’alors, n’étaient pas de grands producteurs d’énergie nucléaire ont récemment augmenté leur production. En 2022, la production des Pays-Bas a augmenté de 19,8 %, celle de la République tchèque de 19,1 %, celle de la Hongrie de 17,5 % et celle de la Finlande de 10,6 %.

Le paysage européen évolue rapidement, plusieurs des grands producteurs traditionnels ayant décidé d’abandonner progressivement l’énergie nucléaire.

L’Allemagne

Le 15 avril 2023, le pays a fermé ses trois derniers réacteurs nucléaires en activité.

Une décision politique longuement mûrie – défendue ou ralentie par les différents partis au pouvoir depuis 1998 – qui change radicalement le paysage énergétique du pays et de l’Europe.

D’un point de vue politique, le désaccord entre la France et l’Allemagne sur l’énergie nucléaire a donné lieu à des débats houleux dans le cadre de la récente réforme de l’électricité de l’Union européenne.

La France

Le pays augmente sa production d’énergie nucléaire, après une chute brutale de 34,5 % en 2022 par rapport à l’année précédente. En janvier, le Sénat a approuvé un projet de loi qui abandonne l’objectif 2030 de réduire la part du nucléaire à 50 % du bouquet énergétique, au lieu de la part actuelle de 60 à 70 % en moyenne.

L’Espagne

Deuxième producteur d’énergie nucléaire de l’UE, l’Espagne s’est engagée sur la même voie que l’Allemagne. Le pays prévoit de mettre hors service le premier de ses sept réacteurs nucléaires en 2027 et de fermer complètement son parc nucléaire d’ici à 2035.

Suède et Pays-Bas

En 2010, les députés suédois ont décidé d’annuler la décision d’abandonner progressivement l’énergie nucléaire, prise il y a 40 ans.

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Six réacteurs sont actuellement en service, et deux autres devraient être construits d’ici 2035.

Une situation similaire s’est produite aux Pays-Bas, où le gouvernement a annoncé en 2021 son intention de construire deux réacteurs pour compléter le seul actuellement en service. La même année, les responsables politiques néerlandais avaient abandonné le projet de sortir progressivement de l’énergie nucléaire.

La Hongrie

Récemment, deux nouveaux réacteurs ont été approuvés par le parlement hongrois, en plus des quatre déjà en activité.

Toutefois, un récent accord avec la société russe Rosatom a suscité quelques froncements de sourcils dans l’UE, compte tenu des sanctions imposées à la Russie en réponse à la guerre en Ukraine. Dans le cadre du projet Paks II, les deux nouveaux réacteurs seront fournis par Rosatom, qui agira en tant que contractant dans le processus.

Malgré certaines réticences, la Commission européenne a approuvé le contrat en mai 2023.

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