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Les faits marquants de sa condamnation en Algérie

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Dans une affaire qui secoue les réseaux sociaux et met à l’épreuve les relations diplomatiques entre la Tunisie et l’Algérie, Donia Gueni, une jeune femme tunisienne, a été condamnée à une année de prison en Algérie après avoir publié une vidéo dénonçant des faits de harcèlement sexuel.

L’avocat de la jeune femme, Maître Mohamed Chahdi, a révélé que sa cliente avait été harcelée par plusieurs Algériens lors de son séjour touristique à Annaba. Tentant de porter plainte auprès de la gendarmerie locale, elle aurait été maltraitée par les forces de l’ordre avant d’être arrêtée. La publication d’une vidéo sur les réseaux sociaux, où elle expliquait les événements, a rapidement conduit à son arrestation et son procès éclair.

Un procès expéditif et une condamnation controversée

Selon son avocat, Donia Gueni a été jugée en seulement deux jours après son arrestation, sans avoir eu l’opportunité de contacter sa famille ni d’être assistée par un avocat lors de son procès. La jeune femme a été condamnée à une année de prison ferme et à une amende de 30 000 dinars algériens pour « diffamation sur les réseaux sociaux et accusations fausses contre un fonctionnaire public ».

Le point central du procès repose sur la vidéo diffusée par Donia Gueni. Dans ce message, elle critiquait la réponse des autorités algériennes à sa plainte pour harcèlement, estimant que leur comportement n’était pas à la hauteur de la gravité de la situation.

Elle y déclarait également que l’Algérie n’était pas un pays sûr pour les femmes, une déclaration qui a provoqué un tollé en Algérie, certains médias la considérant comme une atteinte à la dignité du pays.

Réactions en Tunisie et appels à la libération

La détention de Donia Gueni a déclenché une vague de soutien sur les réseaux sociaux tunisiens, sous le hashtag #كلنا_دنيا (Nous sommes tous Donia)**, appelant à sa libération immédiate. De nombreuses voix, tant en Tunisie qu’à l’étranger, dénoncent l’injustice de sa condamnation.

Sa sœur, dans une intervention médiatique, a exhorté les autorités tunisiennes à agir rapidement pour obtenir des nouvelles de Donia et négocier sa libération. Elle a souligné que la famille avait perdu tout contact avec elle depuis son emprisonnement.

Appels à l’intervention des autorités tunisiennes

Des personnalités publiques tunisiennes, telles que l’actrice Leila Chebbi, ont également lancé des appels aux ministères tunisiens des Affaires étrangères et de l’Intérieur pour qu’ils interviennent auprès des autorités algériennes. Elles soulignent la jeunesse de Donia et l’importance des relations historiques entre les deux pays, qui devraient, selon elles, favoriser la clémence dans cette affaire.

Des militantes des droits de l’homme, comme Najwa Dhaouadi, membre de l’Association des droits de l’homme et des réfugiés à Genève, ont également plaidé pour la libération de Donia Gueni, arguant que ses déclarations ont été faites sous le coup de l’émotion.

Un débat sur le harcèlement en Algérie

Cette affaire intervient dans un contexte de sensibilisation accrue en Algérie autour du harcèlement sexuel. Bien que les Algériens soient majoritairement hospitaliers et accueillants, de nombreuses femmes, tant locales qu’étrangères, rapportent des incidents de harcèlement.

En septembre, une influenceuse française,Dolciana, avait elle aussi dénoncé des agressions verbales lors d’une visite à Alger, suscitant une vague d’indignation sur les réseaux sociaux. Ce genre d’incidents alimente un débat national sur l’insécurité des femmes dans les espaces publics algériens, bien que la législation en place punisse sévèrement ce type de comportement.

Une affaire à suivre

Le cas de Donia Gueni soulève des questions sur la gestion des plaintes pour harcèlement en Algérie et la liberté d’expression sur les réseaux sociaux. Alors que les soutiens à Donia continuent de croître, les yeux restent tournés vers les autorités tunisiennes pour une éventuelle intervention diplomatique, tandis que la famille et les activistes espèrent une issue favorable.

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