Le célèbre voyageur maghrébin Ibn Battuta assure qu’on y trouvait une mosquée, un palais, des entrepôts, un cimetière musulman et un quartier pour les étrangers. On pense aussi qu’on pouvait y voir fonctionner des fours à poterie, qu’on s’y échangeait de la céramique, des sacs de cauris, des lingots d’or, des barres de sel… Le commerce la reliait à Sijilmassa (Maroc) et au Caire mais aussi, on l’étudie depuis peu, au sud du Sahel. En somme, c’était une ville médiévale animée.
Mais cette cité, la capitale de l’empire malien fondé au XIIIe siècle et qui connut son apogée au XIVe avant de s’éteindre au début du XVIIe, est aujourd’hui introuvable. Le bâti de la ville était fait de banco, un mélange de terre et de paille qui s’érode vite faute d’entretien. « Au stade actuel des connaissances, je ne peux pas déterminer l’emplacement de la capitale de l’empire du Mali », concède l’archéologue malien Mamadou Cissé.
L’empire (ou sultanat) qui s’étendait sur plusieurs pays actuels d’Afrique de l’Ouest passionne les chercheurs. Contre les minimisations de l’histoire africaine, sa grandeur est une source de fierté. Son dirigeant du XIVe siècle, Mansa Moussa, est même devenu un objet de pop culture. Des vidéos virales sur Internet comparent sa richesse à celle de Jeff Bezos et concluent qu’il fut l’homme le plus riche que l’histoire ait connu.
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