Home Monde La France se dit prête à investir directement au Sahara occidental au...

La France se dit prête à investir directement au Sahara occidental au côté du Maroc

0

Le tabou qui entourait la participation financière de la France à des projets marocains au Sahara occidental est en partie levé. En visite au Maroc, le ministre du commerce extérieur, Franck Riester, a indiqué, jeudi 4 avril, que l’Agence française de développement (AFD), via sa filiale dédiée au secteur privé Proparco, « pourrait être amenée » à financer un projet de ligne à haute tension entre Dakhla, la capitale du Sahara occidental, et Casablanca.

« C’est la première fois que Proparco peut se positionner pour proposer un financement dans cette région », souligne une source diplomatique, tout en assurant que cela « ne modifie pas la position de la France dans le dossier du Sahara occidental ». Lors de son déplacement au Maroc, fin février, le ministre des affaires étrangères, Stéphane Séjourné, avait réitéré « le soutien clair et constant de la France » au plan d’autonomie proposé par Rabat en 2007, mais en bornant la marge de manœuvre française aux « dispositions du Conseil de sécurité des Nations unies ».

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Au Maghreb, la tentation du recentrage de la France vers le Maroc

Sans dévier de sa ligne diplomatique, Paris avait cependant laissé la porte ouverte à une implication économique de la France au Sahara occidental. « Nous accompagnerons le développement de cette région en appui des efforts marocains », avait fait valoir M. Séjourné, alors que le feu vert avait été donné dès le mois de janvier pour une participation de Proparco au projet d’autoroute électrique, qui doit relier le Sahara occidental à la principale métropole marocaine. « C’est un témoignage de la bonne volonté française à l’égard du Maroc », précise la source du Quai d’Orsay.

« Nous sommes très satisfaits »

Dès le 31 mars, la presse marocaine s’était fait l’écho d’une annonce officielle française en ce sens. Evoqué par M. Riester, le possible engagement de Proparco a été interprété par les journaux comme une reconnaissance « indirecte » de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Les milieux d’affaires français au Maroc, où un millier de filiales d’entreprises hexagonales est présent, dont la quasi-totalité du CAC 40, ont eux aussi réagi favorablement. « Nous, dirigeants, sommes très satisfaits de cette annonce », a déclaré à l’hebdomadaire marocain Telquel le directeur général d’Engie pour le royaume chérifien, Loïc Jaegert-Huber.

Poids lourd de l’énergie, dont l’Etat français est actionnaire à hauteur de 23,64 %, Engie est présente depuis 2019 dans une joint-venture détenue à parts égales avec Nareva, propriété de la holding royale Al-Mada. Celle-ci a été constituée en vue d’un projet hybride combinant une usine de dessalement de l’eau de mer et un parc éolien dans la zone de Dakhla. Sa directrice générale, Catherine MacGregor, s’est rendue dans le royaume au mois de mars, où elle a rencontré Mohcine Jazouli, le ministre marocain de l’investissement, et Leila Benali, chargée de la transition énergétique. Née au Maroc, où elle a vécu jusqu’à ses 14 ans, Catherine MacGregor est considérée comme une « sherpa » du président Emmanuel Macron dans le processus de réconciliation en cours entre les deux pays.

Il vous reste 50.06% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

NO COMMENTS

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Quitter la version mobile