à la Sorbonne, Emmanuel Macron tente de mobiliser son propre camp

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Une campagne ? Quelle campagne ? Ce jeudi 25 avril, il aura fallu patienter près de deux heures pour qu’Emmanuel Macron évoque, depuis le grand amphithéâtre de la Sorbonne, à Paris, la date cruciale du 9 juin. Le discours-fleuve du chef de l’Etat, mettant en garde sur le « danger de mort » d’une Europe sommée de s’armer militairement, économiquement et culturellement pour ne pas disparaître, est sur le point de s’achever quand le président de la République appelle – enfin – son auditoire à se mobiliser le jour du scrutin des élections européennes.

« Nous vivons un moment décisif », alerte-t-il, depuis son pupitre bardé d’un liseré bleu, blanc, rouge. « Le 9 juin, les Européens vont choisir leur avenir », dit-il, appelant à renouer avec « l’audace » plutôt qu’à rester « timides » face à la montée des « nationalistes ».

La liste du camp présidentiel, dirigée par Valérie Hayer, accuse, sondage après sondage, un retard de plus de dix points face à celle de l’extrême droite emmenée par Jordan Bardella, patron du Rassemblement national (RN). La dynamique est si mauvaise pour la Macronie que la gauche, menée par Raphaël Glucksmann, pour l’heure en troisième position, s’imagine ravir la deuxième place dans ce scrutin si cher à l’ADN macroniste. Le propos du chef de l’Etat, sept ans après le premier discours fondateur de la Sorbonne qui avait galvanisé les siens autour du drapeau européen, était donc attendu comme le Graal par les soutiens et les militants.

Raviver l’élan proeuropéen de 2017

Mais Emmanuel Macron n’a pas cherché à se battre contre ses adversaires. Aucune allusion n’a été faite à l’opposition de gauche, qui semble grignoter son électorat, froissé par la réforme des retraites et le projet de loi « immigration ». Et pas une fois le nom du RN n’aura été prononcé. Si le président de la République cible les « nationalistes », c’est pour rappeler à l’ordre son propre camp. Certes « les idées européennes ont gagné le combat gramscien », souligne-t-il, mais le Vieux Continent peut périr par une « ruse de l’histoire ». Comprendre : le danger est moins visible, plus personne n’ose évoquer la sortie de l’Europe ou de l’euro, mais « ils », dit-il, en évoquant les extrêmes et les eurosceptiques, ne veulent plus respecter les règles et n’hésitent pas à « bafouer les fondements » de l’Union européenne.

Devant l’image d’une tour Eiffel aux couleurs de l’Europe, d’une terrasse de café censée illustrer l’identité du Vieux Continent et la mer de glace en voie de disparition – puisque « parler de l’Europe, c’est toujours parler de la France », dit-il –, le chef de l’Etat cherche, avant tout, à mobiliser ses électeurs. « Le sujet c’est nous, et nous mêmes », avait théorisé le locataire de l’Elysée l’avant-veille, lors d’un déjeuner visant à peaufiner, avec ses troupes, les derniers détails de son discours.

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