Manon Aubry estime qu’Emmanuel Macron « instrumentalise » les commémorations du D-Day et la guerre en Ukraine « à des fins électorales »
Interrogée sur Franceinfo au sujet de la venue du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, devant les parlementaires français à l’Assemblée nationale vendredi, dans le cadre de sa visite en France à l’occasion des commémorations du Débarquement, Manon Aubry, tête de liste de La France insoumise (LFI), a déclaré que le président ukrainien est « évidemment toujours le bienvenu à l’Assemblée nationale ».
Mais elle a ajouté une critique cinglante à l’égard du président de la République, semblable à celles émises par ses concurrents, à l’instar de François-Xavier Bellamy (Les Républicains), un peu plus tôt : « Quand même, la ficelle est un peu grosse. A deux jours des élections européennes, on a le président de la République qui s’invite en prime time de l’ensemble des télés et radios ce jeudi soir. Et ensuite, il reçoit le président Zelensky de manière exceptionnelle et imprévue. » Selon elle, « le moment de commémoration [du 80e anniversaire du Débarquement] est évidemment important, mais on peut quand même s’interroger sur le timing et la volonté [d’Emmanuel Macron] d’instrumentaliser la guerre en Ukraine (…) à des fins électorales ».
Questionnée sur les propos de Jean-Luc Mélenchon remettant en question la sincérité du déroulé des élections européennes lors du meeting de LFI qui s’est tenu à Toulouse samedi, Manon Aubry a notamment fait référence aux retards accumulés dans la livraison des professions de foi. « Aujourd’hui, on est mercredi [soit quatre jours avant le vote], et tout le monde n’a pas encore reçu ses bulletins et ces professions de foi. Il y a des difficultés, notamment dans un certain nombre de territoires d’outre-mer », a-t-elle souligné, avant d’ajouter : « Vous allez recevoir chez vous 38 professions de foi. Si vous voulez prendre le temps de les examiner et que ça se fasse dans les meilleures conditions possibles, c’est quand même problématique. »
Elle a répété, comme l’avait annoncé dimanche M. Mélenchon, que les députés « insoumis » allaient donc demander après le 9 juin « une commission d’enquête pour faire le bilan de l’organisation du scrutin ». Ajoutant : « J’observe que dans cette élection, le président de la République n’a pas trop intérêt à ce qu’il y ait une mobilisation massive des gens. »
Alors que Raphaël Glucksmann, qui se dit en rupture totale avec LFI, est en tête dans les sondages à gauche, Manon Aubry, qui n’a pas retenu ses coups contre le candidat Parti socialiste-Place publique durant cette campagne, a déclaré « regretter que Raphaël Glucksmann tourne le dos à ce qui a fait l’unité, la force et l’espoir de la gauche : la Nupes », l’union des quatre grands partis de gauche à l’Assemblée a été rompue après les attaques du 7 octobre 2023 sur fond de divisions. Elle a estimé que « Raphaël Glucksmann agi[t] en diviseur ».
