Home Politique la stratégie à double tranchant des candidats aux élections européennes

la stratégie à double tranchant des candidats aux élections européennes

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Il a renoncé à ses 60 000 followers… Raphaël Glucksmann, tête de liste du Parti socialiste (PS) et de Place publique pour les élections européennes de juin, a affirmé, mardi 2 avril sur France 2, avoir quitté le réseau social chinois TikTok, par refus d’y « faire le mariole », tout en dénonçant les ingérences étrangères. Pour cause, la plate-forme est accusée par ses détracteurs de donner accès aux autorités chinoises à des données d’utilisateurs.

En 2023, la Commission européenne puis le Parlement européen avaient interdit l’application sur les appareils professionnels de leurs salariés. Déjà, en 2022, le Parlement européen adoptait un rapport estimant « qu’il est démontré que des acteurs étrangers (…), parmi lesquels la Russie et la Chine, utilisent la manipulation de l’information et d’autres tactiques relevant de l’ingérence pour s’immiscer dans les processus démocratiques de l’Union » européenne (UE).

Jordan Bardella (Rassemblement national), avec son million de followers, Marion Maréchal (Reconquête !), qui en détient 97 000, Manon Aubry (La France insoumise) et ses 41 000 abonnés, ou encore Marie Toussaint (Les Ecologistes) avec les 1 257 personnes qui la suivent, les principales têtes de liste en raffolent. Mais, avec les ombres chinoises qui planent autour de TikTok, les candidats aux élections européennes doivent-ils quitter l’application ?

« Décérébration des masses »

Samuel Lafont, militant Reconquête ! chargé de la stratégie numérique du parti, tacle la décision de l’eurodéputé socialiste : « Il se tire une balle dessus, il va perdre de l’influence en quittant TikTok. » Dans l’UE, plus de 134 millions de personnes se rendent sur l’application chaque mois. Le parti zemmouriste entend donc bien s’appuyer sur la plate-forme pour « toucher le maximum de personnes », indique le militant d’extrême droite, qui déclare aussi avoir « déjà recruté des gens repérés sur l’application ».

Côté Insoumis, même constat pour Leïla Chaibi, eurodéputée populaire sur le réseau social, où elle montre « les coulisses du Parlement européen ». Pour elle, « il faut communiquer tous azimuts », et TikTok est « un moyen de toucher des jeunes très éloignés de la politique, surtout en raison de l’abstention ».

Chez Les Républicains (LR), la tête de liste, François-Xavier Bellamy, reconnaît quant à lui avoir « longuement hésité à investir ce réseau, avant de décider de tenter d’y proposer des contenus plus exigeants » pour les jeunes, « afin de ne pas laisser le champ libre à des discours simplistes ». Selon l’hebdomadaire Le Point, la tête de liste LR avait même dit à ses troupes au début de la campagne qu’« [il n’irait] pas faire des formats de vingt secondes publiés sur des logiciels de propagande chinoise pour participer à la décérébration des masses ».

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