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le camp Macron en deuxième position, loin derrière le RN

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C’est un bien maigre lot de consolation. Le camp présidentiel arrive devant Raphaël Glucksmann lors des élections européennes, avec le score de 15,2 % des voix, selon les premières estimations de l’institut Ipsos pour France Télévisions, Radio France, France 24/RFI, Public Sénat/LCP Assemblée nationale, dimanche 9 juin. La liste menée par Valérie Hayer assure le minimum alors que les derniers sondages la donnaient à touche-touche avec le candidat PS-Place publique, soutenu par le Parti socialiste, qui obtient 14 % des voix, selon les premières estimations.

Mais le résultat fait figure de déroute. Jamais la coalition gouvernementale n’a été aussi basse lors d’une élection. Le contraste est d’autant plus fort au regard de l’objectif affiché en début de campagne : réitérer le score de 2019, lorsque la liste de Nathalie Loiseau avait obtenu 22,42 % des suffrages.

Pire, le camp présidentiel accuse un retard de plus de 16 points sur le Rassemblement national (RN), dont la percée historique constitue le fait majeur de cette élection. La liste macroniste n’a donc pas réussi à mobiliser tout une frange de son électorat, malgré son discours de campagne visant à alerter sur la menace que font peser à Bruxelles le parti de Marine Le Pen et ses alliés européens, dans le contexte de l’invasion russe de l’Ukraine et du possible retour de Donald Trump au pouvoir aux Etats-Unis, en novembre.

Pression accrue

Le désaveu est cinglant pour le président de la République, qui s’est fortement impliqué dans la campagne, depuis son « discours de la Sorbonne II » sur les enjeux du scrutin, le 25 avril, à son interview à trois jours du vote aux 20 heures de TF1 et France 2, le jeudi 6 juin. M. Macron avait notamment déclaré être « en train de faire [baisser] » le RN. Le constat vaut également pour Gabriel Attal, nommé à Matignon le 9 janvier, en partie pour être en première ligne face à Jordan Bardella. Ni ses discours droitiers sur les chômeurs ou sur l’autorité, ni sa stratégie d’hyper-communication n’ont permis de réduire l’écart avec l’extrême droite. Le premier ministre ressort d’autant plus fragilisé que le score décevant de la majorité ne peut pas être imputé à la tête de liste Valérie Hayer, encore inconnue il y a six mois et sans aucun poids politique.

Dans les prochaines heures, Marine Le Pen et Jordan Bardella profiteront de leur position de force pour accroître la pression contre Emmanuel Macron, lui demandant de dissoudre l’Assemblée nationale. L’Elysée a déjà prévenu que le scrutin des européennes n’aurait pas de conséquence sur le plan national. Les dirigeants de la majorité auront à cœur de montrer un front uni. Mais, en coulisse, chacun verra dans ce score une occasion de faire avancer son agenda dans la perspective de 2027. François Bayrou, le dirigeant du MoDem, plaide déjà pour une réorganisation du centre autour d’une nouvelle structure. Édouard Philippe réunit ses députés dès lundi à 8 h 30, avant un bureau politique d’Horizons dans la soirée, ses lieutenants promettant déjà l’ouverture « d’une nouvelle séquence ».

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