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Marine Le Pen se veut « moins dogmatique » que le FN et propose un futur référendum

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Un nouveau compromis avec les indépendantistes, avec la promesse d’un futur référendum : alors que la Nouvelle-Calédonie se déchire entre loyalistes et séparatistes, Marine Le Pen fait prendre un virage sur l’aile à son parti, aux positions historiquement très tranchées. Discrète depuis cette éruption de violence, la cheffe de file du Rassemblement national (RN), jointe par Le Monde, fait désormais le vœu d’un « accord global, institutionnel et économique, avec une nouvelle consultation [sur l’indépendance] dans 40 ans ».

Une révolution pour le mouvement d’extrême droite créé par Jean-Marie Le Pen, qui a toujours affiché son hostilité résolue aux indépendantistes. « Le Front national [FN] était beaucoup plus raide, le parti défendant une vision radicale, prenant fait et cause pour les loyalistes, distingue celle qui a été trois fois candidate à la présidentielle. Je suis plus respectueuse, moins dogmatique, avec le souci de ne blesser personne. » En cas d’accession à l’Elysée en 2027, elle promet un « compromis gagnant-gagnant, en tenant compte des aspirations, des traditions des Kanak et de leur attachement à leur terre ».

En 2021, lors du dernier référendum prévu par les accords de Nouméa de 1998, Marine Le Pen avait considéré que les Calédoniens s’exprimaient « de façon définitive ». Jamais l’hypothèse d’un nouveau référendum n’a été esquissée par un dirigeant de son parti. « Sans possibilité de consultation, on prive les indépendantistes de l’élément qui structure leur raison d’être, leur engagement politique, estime-t-elle aujourd’hui. Sans perspective, il peut y avoir la tentation de susciter le référendum par la violence. »

Cette posture est conforme à la stratégie de compromis et de modération promue par le conseiller spécial de Marine Le Pen, son beau-frère Philippe Olivier, afin de rassurer une majorité d’électeurs sans renoncer aux principes xénophobes qui ancrent le mouvement à l’extrême droite.

« Domaine réservé de la présidente »

La déclaration de Marine Le Pen au Monde fait suite à trois jours de grande discrétion de son parti sur les bancs de l’Assemblée nationale. Ni Marine Le Pen ni le président du RN, Jordan Bardella, n’ont communiqué sur la question jusqu’à mercredi matin, hormis un bref appel au calme de la cheffe de file de l’extrême droite sur BFM-TV, le 14 mai : « Il ne faut rien faire qui puisse entraver la capacité de dialogue de demain, dont les habitants de Nouvelle-Calédonie, qu’ils soient kanak ou loyalistes, sont parfaitement capables. » Elle n’avait pas prononcé un mot durant les deux jours de débat précédant le vote du texte, mercredi soir. « Elle ne peut pas être présente sur tous les sujets mais elle le suit particulièrement », assure son conseiller Philippe Olivier.

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