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Dans les plans de soutien à la fabrication de semi-conducteurs, l’Europe mention passable, les États-Unis surnagent

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La pénurie de semi-conducteurs du début des années 2020 a conduit à l’adoption partout dans le monde de « Chips Act », des mesures d’incitations à l’installation d’usines. La Semiconductor Industry Association (SIA), la plus grosse organisation professionnelle du secteur aux États-Unis et au-delà, a publié le 8 mai une étude réalisée …

La pénurie de semi-conducteurs du début des années 2020 a conduit à l’adoption partout dans le monde de « Chips Act », des mesures d’incitations à l’installation d’usines. La Semiconductor Industry Association (SIA), la plus grosse organisation professionnelle du secteur aux États-Unis et au-delà, a publié le 8 mai une étude réalisée en collaboration avec Boston Consulting Group (BCG) pour dresser un premier bilan de ces plans.

L’Union européenne aura du mal à représenter 20 % du marché des semi-conducteurs en 2030

Les données et projections du rapport « L’émergence de la résilience dans la chaîne d’approvisionnement des semi-conducteurs » peuvent donner le tournis. Depuis la ratification du Chips and Science Act par Joe Biden en 2022, 80 projets liés à l’industrie ont été dévoilés, représentant 450 milliards de dollars d’investissements privés et 56 000 emplois.

La capacité de production de semi-conducteurs aux États-Unis devrait tripler sur la décennie 2022-2032. La croissance de la production estimée est de 203 % contre 11 % entre 2012 et 2022. La fabrication de puces avancées, les nœuds de moins de 10 nm devraient passer sur le territoire de 0 % à 28 %. Enfin, le pays va attirer 28 % des investissements, devenant le territoire le plus attractif derrière Taïwan.

La part des États-Unis sur le marché des semi-conducteurs devrait passer de 10 % à 14 %. Cette donnée illustre par miroir l’ambition manifestement démesurée de l’Union européenne. Le Chips Act européen vise le passage de 8 % de part de marché à 20 %.

Si l’Europe attire des projets, Intel, TSMC, GlobalFoundries avec STMicroelectronics, ils sont bien moins nombreux qu’aux États-Unis. Les projections de BCG et la SIA voient plutôt une stagnation du Vieux Continent, avec 8 % de part de marché sur l’ensemble de la décennie.

Au niveau mondial, entre 2024 et 2032, 2 300 milliards de dollars devraient être investis contre 720 milliards de dollars lors de la dernière décennie. Un niveau d’investissement tel, que les efforts consentis par Bruxelles permettent simplement de ne pas voir la part de marché s’effondrer. Le rapport est tout de même généreux, car il considère que « Les efforts de l’UE portent leurs fruits ».

Les projets de FABS et d'usines d'assemblages, conditionnements et tests

Les projets de FABS et d’usines d’assemblages, conditionnements et tests. Impression écran&nbsp: BCG & SIA

L’industrie s’attend à une très forte demande, « par exemple, dans l’IA, les VE, l’automatisation industrielle et la robotique ». Elle se manifeste actuellement par la multiplication de projets de centre de données par les géants du numérique tournés vers l’IA.

Le secteur doit aussi garder à l’esprit ses caractéristiques traditionnelles, comme son caractère cyclique. Des phases de dépressions et d’euphories s’enchaînent depuis les débuts de la microélectronique. Les groupes doivent rester prêts à y faire face.

La chaîne d’approvisionnement reste encore vulnérable à des événements extérieurs, qu’ils soient climatiques, géopolitiques, ou autre. Le rapport note « 50 points tout au long de la chaîne d’approvisionnement où une région concentrait plus de 65 % part de marché mondial ».

La Semiconductor Industry Association veut plus

Ces derniers points expliquent en partie les commentaires prudents des leaders de la SIA. « Le CHIPS and Science Act a mis l’Amérique sur la bonne voie pour renforcer considérablement la production nationale de semi-conducteurs et la R&D, mais des efforts supplémentaires sont nécessaires pour terminer le travail », a prévenu John Neuffer, président-directeur général de la SIA.

Rich Templeton, président du conseil d’administration de la SIA et de Texas Instrument abonde, « Une collaboration continue et élargie entre le gouvernement et l’industrie nous aidera à poursuivre sur cette lancée et à poursuivre nos prochaines étapes ».

Le rapport suggère aux gouvernements, et surtout à Washington, de continuer ses efforts « pour remédier aux vulnérabilités persistantes de la chaîne d’approvisionnement » et faire face « à une concurrence mondiale croissante ». Il précise que l’écueil à éviter serait de mal flécher les aides et pour cela il faut travailler avec les entreprises qui sentent le marché.

Il ne faut pas oublier que la SIA n’est autre que le lobby de l’industrie des semi-conducteurs aux États-Unis. L’organisation a ardemment défendu le Chips and Science Act dont ses membres bénéficient directement. Mettre en avant un bilan positif de ce texte et demander plus fait partie de sa mission.

Il n’empêche que le Chips Act est la politique industrielle la plus importante de l’histoire récente des États-Unis et que les investissements sont là.

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