un absentéisme… hors de contrôle

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Un « incident grave » survenu le 31 décembre 2022 à l’aéroport Bordeaux-Mérignac, alors qu’en approche un Airbus A320 d’EasyJet, avec 179 passagers à bord, avait failli percuter un avion de tourisme DR400 sur la piste prêt au décollage. On est passé pas loin d’un drame comparable à la collision de Tokyo le 2 janvier dernier au point que le BEA (Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile) a mené une enquête, rédigé un rapport et rendu le 5 avril dernier des recommandations qui mettent en cause les pratiques de la corporation des contrôleurs aériens.

Il s’avère, en effet, que le contrôleur en fonction avait « oublié » l’avion léger qu’il avait autorisé précédemment à s’aligner sur la piste. Toujours à la radio, il a autorisé l’A320 à atterrir. La perspicacité du pilote privé qui s’est signalé a permis d’éviter le drame. Les pilotes d’EasyJet ont dû remettre les gaz au dernier moment. Leur avion a survolé le DR400 à une hauteur de 54 mètres puis a poursuivi sa trajectoire de vol standard avant de revenir se poser sans encombre.

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L’absentéisme, principale cause de l’incident

L’analyse de la séquence montre que la charge de travail excessive du contrôleur l’a amené à la faute. En creusant le mode de fonctionnement de la tour de Mérignac (et des autres centres de contrôle en France), le BEA « a mis en lumière que, le jour de l’incident grave, un nombre insuffisant de contrôleurs présents sur leur lieu de travail, et par conséquent un armement insuffisant des positions de contrôle, avait entraîné une situation de regroupement contributive au maintien d’un risque latent dans les opérations jusqu’à la fin de la vacation ».

« Le jour de l’incident grave, le tableau de service prévoyait la présence de six contrôleurs. Avant la vacation, le chef de tour avait, en accord avec son équipe, modifié à la baisse les effectifs prévus à trois contrôleurs à l’heure de l’incident grave », note le rapport. Une pratique qui échappe au contrôle de l’encadrement.

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Dans ses recommandations FRAN-2023-023, le BEA demande à la DGAC de mettre en place un « moyen automatique et nominatif d’enregistrement de la présence des contrôleurs aériens sur leur lieu de travail et sur position de contrôle », des pointeuses pour lutter contre l’absentéisme. La Direction générale de l’aviation civile ne peut s’en exonérer au risque de mettre sa responsabilité pénale en jeu.

En clair, fini le travail à mi-temps payé plein-temps, ce qui explique la revendication de 25 % de hausse de salaires et la grève très suivie.


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