« Emmanuel Macron continue de croire dans la plus-value du projet européen, à condition que celui-ci franchisse un nouveau cap »

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Le décor, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, n’est certes pas celui d’un meeting électoral : Emmanuel Macron assure avoir endossé ses habits de chef d’Etat pour prononcer son discours sur l’Europe, jeudi 25 avril, se défendant d’entrer en campagne, à moins de deux mois du scrutin du 9 juin. Le choix du lieu devait inscrire cette nouvelle adresse dans la continuité de celle prononcée au début de son premier mandat, au même endroit, en septembre 2017.

A l’époque, le président français fraîchement élu avait cherché à convaincre de la nécessité pour le continent de défendre sa « souveraineté », voire son « autonomie stratégique ». Un diagnostic diversement apprécié hors des frontières, mais validé depuis par la pandémie de Covid et le retour de la guerre aux frontières de l’Union. Sept ans plus tard, Emmanuel Macron devait appeler à préciser les contours d’une « Europe puissance » à même de défendre ses intérêts dans un monde de plus en plus hostile, à l’heure où l’invasion russe de l’Ukraine et la rivalité sino-américaine menacent le continent de déclassement.

Si l’intention de peser dans les débats électoraux est évidente, au moment où la liste du camp présidentiel candidate aux élections européennes est largement distancée, dans les sondages, par celle du Rassemblement national, le regard du chef de l’Etat veut se porter au-delà de ce seul enjeu. Dans son esprit, il s’agit d’inspirer autant que possible ce que les dirigeants des Vingt-Sept appellent leur « agenda stratégique » pour la législature à venir, ou, plus prosaïquement, le programme de travail de la prochaine Commission de Bruxelles, que sa présidente, Ursula von der Leyen, soit confirmée ou pas à son poste dans la foulée du scrutin de juin.

Lire aussi l’analyse | Article réservé à nos abonnés La reconduction d’Ursula von der Leyen, enjeu central des élections européennes

Face à la tentation du repli portée par les partis d’extrême droite, Emmanuel Macron continue de croire dans la plus-value du projet européen, à condition que celui-ci franchisse un nouveau cap, pour tenter de peser dans le monde. Personne ne le conteste : l’urgence est réelle tant l’environnement est devenu hostile.

« Question longtemps taboue »

« L’ordre de l’après-guerre froide est mort et enterré. La Russie est une menace directe, tandis que l’investissement des Etats-Unis en Europe, notre principal allié et protecteur, peut à nouveau décliner. Parallèlement, la Chine entend établir son propre ordre mondial », constate Guillaume Klossa, initiateur d’un récent rapport collectif transmis aux dirigeants européens pour préparer les rendez-vous à venir. Des réalités de plus en plus patentes, qui mettent toujours plus à nu les vulnérabilités du continent.

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